• The Raconteurs

                                                   

    video clip de Steady as she goes de The Raconteurs (nécessite Quicktime)

    The Raconteurs c'est avant tout la collaboration de 2 amis plutôt opposés musicalement : d'un côté Brendan Benson, habitué à produire une pop soignée, procédant à un long mixage après avoir enregistré chaque instrument lui-même, comme sur son dernier album «The Alternative to love » sortie en 2005 ; de l'autre côté, on a Jack White des White Stripes, amenant son rock brut et brûlé à la cire pas au briquet... Celui-ci imposa pour l'album Broken Boy Soldiers  l'enregistrement des morceaux en live avec les musiciens, deux membres du groupe Greenhornes. L'alliance de ces opposés se vit aboutir à un breuvage racé, fort de chaque style et patte musicale. Cette étonnante mais efficace collaboration s'accompagne d'une réjouissante surprise quand on découvre le nom de celui qui se place derrière la caméra pour réaliser le premier clip : Jim Jarmusch Mesdames, Messieurs ! Frais, dispo et inspiré pour mettre en image Steady as she goes.
    Jarmusch a toujours aimé le rock et l'a souvent intégré à son cinéma, faisant participer en tant qu'acteurs des pointures du genre comme Iggy Pop ou Tom Waits dans Coffee and Cigarettes (les Whites Stripes y font aussi une apparition). On le retrouve au côté de Lou Reed dans Brooklyn Boogie en 1995 de Wayne Wang. Jarmusch a en outre suivi en image une tournée de Neil Young (Year of the horse, 1997)
    Le voici donc aux commandes du video clip de Steady as she goes, morceau grinçant et lourd à la fois, un déploiement sonore qui s'accroche à la pose légère de Benson. L'idée n'est pas de lécher l'image ici, mais de conserver le caractère sauvage et épuré que l'on retrouve dans la musique de The Raconteurs. Une vieille bicoque cachée au fond de l'Amérique sert de décor à une vision troublée par l'alcool. La caméra se décharge de toute sophistication et se rend disponible afin de capter les résonances troublantes des guitares qui font fuir les vaches... C'est cheap et alcoolisé, une vision hallucinatoire d'un groupe atypique perdu dans une maison vide et délabrée. On est loin de la modernité dont a horreur Jack White. On met les pieds sur les chemins d'Une Histoire Vraie de David Lynch et Last Days de Gus Van Sant. Mais le réalisateur de Dead Man a assez de personnalité pour faire entendre raison aux détours pris par sa caméra. Elle tente seulement de s'accorder avec les instruments, de les posséder, de ressentir l'ivresse qu'ils procurent. Jarmusch use des fondus sur la désolation; des filtres, très gros plans et mouvements de caméra à l'épaule nous donne l'impression visuelle d'être dans la fosse de leur concert avec quelques bras ou autres jambes de slameurs qui troublent notre champ de vision. Les plans d'extérieur se font plus courts alors que le cinéaste s'attarde avec le groupe et prolonge la propagation de la musique à travers les pièces vides de la maison. La décision finale semble hésitante entre un retour à la civilisation moderne pour le groupe ou rester dans cette maison qui a tout de même l'électricité...C'est déjà ça et cela suffit semble-t-il. Puisque c'est une vision hallucinatoire, on peut imaginer qu'ils sont à jamais prisonniers de cette maison et à la fois libres de produire une musique  s'inspirant de cet environnement, puisant aux origines du rock et de l'Amérique. Y'a plus qu'à choper l'adresse et vivre nous aussi la ruralité musicale qui inspire tant nos nouveaux compagnons de route. Sortez le van, j'appelle Jimmy...

     

     


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